
E5 • la compréhension empathique
[ tu es • je suis ]
L’altérité consiste dans la reconnaissance de l’existence de l’autre par soi et de soi-même par l’autre (relation d’équivalence).
La reconnaissance mutuelle nous construit alors comme consciences (pensées) pour établir l’intersubjectivité (relation de perceptions).
La relation humaine est donc la rencontre de deux consciences différentiées.
La forme relationnelle de l’empathie est la reconnaissance et la compréhension de l’émotionnel de l’autre par l’émotionnel en soi.

La conscience de soi [ je suis ] est reconnue par la conscience du soi [ je suis ] d’un autre.
L’autre incarne une perception et un rapport au monde différents par ses désirs, ses besoins, ses ressentis, son vécu propres : « autrui n’est pas uniquement autre, il est surtout celui que je ne suis pas ».
C’est pourquoi la présence d’autrui est le témoin nécessaire de l’existence du monde extérieur : « comment exister (être reconnu) sans la présence et la réalité d’un autre (dualité), comment réaliser (faire exister) le monde si mes perceptions ne sont pas confirmées par les siennes ? ».
La présence et le regard que l’autre porte sur le monde proposent ainsi un rapport singulier au réel : « l’autre crée et invite à la découverte d’un monde différent auprès duquel je suis également un autre, connaître son univers m’est possible car ma conscience y est également confrontée ».
Reconnaître l’autre, c’est reconnaître l’autre en soi, encourageant l’affirmation ou la transformation de soi pour libérer cet autre soi-même, inconnu, réfugié ou réprimé dans l’indifférence de la forteresse de son moi (égo) : « si je suis un Robinson Crusoé (absence d’un autre), le monde est réduit à ma seule observation (représentation) ».