L’individu est en relation constante avec le monde qui l’entoure.
Toutes les circonstances de sa vie quotidienne lui demandent d’adapter sa relation à son environnement : « j’observe toutes les situations de ma vie, les satisfactions, les accidents, les crises ou les douleurs car elles sont porteuses de sens ».
Les E.O.Q.E. (Exercices d'Observation et de Questionnement Existentiel) considèrent les fonctions de la conscience et les principes de réalité, de rôle et de but pour développer la pensée afin d'approfondir la connaissance de soi et de susciter des réflexions sur les états du moi.
Les E.O.Q.E. ont été créés pour se constituer comme des outils de compréhension et d’exploration portant sur la conjonction de l’émotionnel et du symbolique.
Ils doivent donc permettre d’accéder à la connaissance et à l’inspiration : « je suis l’observateur de mes pensées, je considère mes émotions, je regarde mes sentiments, j’examine mes croyances et mes représentations, j’évalue mes comportements, j’explore mes motivations et la nature affective de mes relations ».
La compréhension des E.O.Q.E. se prolonge alors dans les profondeurs du non réalisé (inconscient) par l’introspection vivante et la responsabilité existentielle : « chacune de mes observations et chaque questionnement déposent une empreinte inspirée par le lien de conscience qu’ils créent ».
Lorsque les observations et les questionnements sont portés par la volonté et le discernement, ils dévoilent les éléments constitutifs de la pensée permettant à chacun de modifier son fonctionnement afin d’atteindre un accord de congruence et conduire à l’individuation (être soi entièrement) : « je suis, en moi-même, le chemin de mon existence ».
Ils situent, par eux-mêmes, le champ de leur application (émotions, comportements, croyances, désirs) afin de former une voie de sagesse et d’élever le niveau de conscience.
La pratique des E.O.Q.E. est essentiellement orientée par l’intention, l’expérience, la personnalité et la définition du sens que chacun attribue à son existence et à son évolution : « étant donné que mon existence m’appartient, j’accepte l’entière responsabilité de toutes mes pensées et de chacune de mes actions ».
Réhabiliter l’être dans son ensemble (unique, souverain, entier, juste) constitue un processus qui réconcilie la raison avec sa matière préconsciente (fantasmes).
Par conséquent, les E.O.Q.E. fondent une guidance qui ouvre la conscience à certains fragments représentatifs profonds du passé structurant en les rendant réels, présents et visibles.
Les objectifs et les enjeux de chacun déterminent l’efficacité de cette démarche : « à chaque instant de mon existence, j’ai la possibilité de changer une chose de ma vie, si je change cette chose je suis libéré de cette chose ou de l’une de ses parties ».
Il est donc indispensable de définir les observations de responsabilité : « comment je perçois et comment je ressens » et de repérer le cadre spécifique du questionnement existentiel et les domaines auxquels il s’applique (famille, travail, voisinage).
Les E.O.Q.E. seuls ne peuvent remplir une fonction thérapeutique en raison de leur manque de spécificité et de l’absence de lien d’accompagnement.
Entreprendre de se dévoiler à soi-même peut demander particulièrement le soutien de la vigilance raisonnable d’une relation d’aide (thérapeute, soignant, psychologue) ou de supervision (guide, coach) susceptibles de symboliser les éléments psychiques afin de questionner les retentissements et d’explorer l’apparition de comportements évolutifs conséquents.
La démarche de questionnement et d’interprétation des perceptions proposée par les E.O.Q.E. demande de s’impliquer consciemment pour changer quelque-chose de sa vie.
Pour ce faire, les aptitudes humaines fondamentales de bienveillance, de discernement, d’intuition, d’empathie et de congruence permettent la compréhension des lieux de la conscience où se jouent le présent et le passé pour dérouler convenablement le fil de la progression individuelle.
C’est un engagement volontaire et réfléchi qui demande d’être conscient des effets d’une démarche de révolution personnelle et des changements produits par la volonté d’assurer la souveraineté existentielle : « je nourris le désir de me (re)connaître et de réaliser l’être que je suis ».
Les E.O.Q.E. forment un cheminement pragmatique et progressif.
Ainsi, la racine émotionnelle prélude à l’exploration symbolique des multiples facettes du vécu.
La bienveillance et l’altérité forment la base des mouvements vers l’autre dans les relations équilibrées : « tu vis ».
Les besoins fondamentaux : « je vis » relèvent de la conscience de soi : « je suis », leur discernement engage le partage des sentiments : « je suis - tu es » et la communication : « je vis - tu vis ».
La fonction émotionnelle (instinct) est la voie de l’expression intuitive : « je suis », sa régulation engage la compréhension d’autrui : « tu es » reconnu à travers les perceptions empathiques : « tu es - je suis ».
La congruence accorde les comportements à la vie affective : « je vis - je suis ».
Le (re)centrage permet l’accès à une réelle connaissance de soi : « je vis - je suis ».
Mon existence : « je vis » commence par la généalogie : « tu es » ayant constitué les préalables de mes représentations (identifications) : « je suis », produit ma personnalité : « je vis », construit mes rôles : « je suis » et favorisé mes statuts : « je vis ».
J’ai conçu des pensées et intériorisé des croyances : « je vis » déformant ma perception de la réalité.
Je comprends : « je vis » et m’accomplis : « je suis » par la projection de mes pensées.
Une ombre : « je suis » forme la part consciente qui disparaît derrière la carapace de mon masque social : « je vis », tout ce qui m'est intolérable provoque alors un conflit relationnel.
Le questionnement éclaire l’univers intérieur : « je vis - je suis ».
Le processus d’individuation me détache de mes illusions pour exister par ma présence au monde : « je suis ».
Comme la suspension des trépidations quotidiennes assure l’effet d’une réflexion sereine et prudente, il est important de désigner concrètement les espaces de temps et de lieu dans lesquels la pratique des E.O.Q.E. est possible.
Pour ce faire, la mise à distance des stimuli par la méditation (repli volontaire) permet de centrer la conscience, observer les perceptions et éveiller le discernement.
La confiance (soutien) de l’entourage affectif favorise la progression quand l’assiduité des prises de notes évite de refaire indéfiniment les mêmes opérations existentielles.